Entre solution azotée et ammonitrate, quel choix privilégier pour une fertilisation optimale ? Ces deux solutions, largement utilisées en grande culture, offrent des avantages spécifiques mais présentent également des défis.
Impact sur la croissance des plantes, efficacité économique, effets environnementaux, et praticité d’utilisation : cet article explore les caractéristiques de ces alternatives pour aider les agriculteurs à faire le bon choix, en tenant compte des enjeux agronomiques et écologiques.
L’azote nécessaire à la photosynthèse est capté par les plantes dans le sol, dans lequel elle est présente sous quatre formes :
- L’azote organique, qui est la part la plus importante dans le sol et qui sert à constituer l’humus qui sert à l’alimentation des micro-organismes du sol. Ce sont eux qui libèrent les nutriments nécessaires à la minéralisation des plantes. Un point d’humus contient environ 3000 unités d’azote. C’est pourquoi il est important de ne pas négliger cet élément du sol. Cela aide à conserver cet élément essentiel. Le humus assure une bonne structure du sol. Il permet aussi une bonne alimentation des plantes sur le long terme.
- L’azote uréique est une forme qui sera apportée pour les cultures, mais qui n’est pas assimilable par les plantes. Lors de l’apport, cette forme augmentera le pH du sol autour du produit. Le pH sera entre 8,5 et 9. Cela peut nuire à la biologie des sols. Cette forme, pour être assimilée, doit impérativement être transformée en forme ammoniacal puis nitrique.
- L’azote ammoniacal est l’une des formes rapportables sur les cultures et qui n’est pas néfaste pour l’ensemble du processus. Il se fixe sur le complexe argilo-humique du sol en attendant d’être transformé en azote nitrique. Cela l’aide à ne pas être lessivé lors de fortes pluies.
- L’azote nitrique est la seule forme que les plantes absorbent. Elles l’utilisent pour grandir et produire.
Cette forme est sensible au lessivage. Il est donc important de bien calculer les besoins des plantes. Cela permet de leur donner ce dont elles ont besoin sans excès.
Il faut éviter de vider le stock et de consommer l’humus du sol. Cela aide aussi à prévenir tout risque de pollution.
Une solution existe pour diagnostiquer la nutrition azotée des plantes. Cela se base sur la couleur des feuilles qui peuvent être plus ou moins verte clair. Il est ainsi possible de piloter leur nutrition et de l’optimiser.
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Pour réaliser la fertilisation azotée des cultures, deux grandes formes principales sont disponibles à ce jour sur le marché. D’un côté, il y a les solutions azotées. De l’autre, il y a les ammonitrates. Les deux sont utilisés en grande culture. Ils servent à fertiliser les céréales et les cultures industrielles. Chacune a ses avantages et ses inconvénients. Longtemps appréciée pour sa précision d’épandage et sa facilité de stockage, la solution azotée permet une bonne répartition grâce à l’utilisation sur le pulvérisateur de buses adaptées. Cela rend l’épandage moins sensible aux conditions météorologiques (vent, pluie). De plus, un débitmètre sur la machine aide à respecter la dose. |
Cela garantit que les plantes reçoivent ce dont elles ont besoin pour bien se développer. Différentes formulations sont disponibles permettant de répondre aux besoins des cultures.
Le prix très attractif de la solution azotée est souvent une raison pour l’utiliser. Mais lorsque l’on analyse bien le produit, les formes d’azote disponibles dans la solution azotée la rendent beaucoup moins intéressante économiquement.
La solution azotée est composée à 50% sous forme uréique, 25% sous forme ammoniacale et les 25% restants sous forme nitrique. Seules les deux dernières formes d’azote peuvent être utilisées directement par les plantes. Il est donc nécessaire de transformer la partie uréique en formes ammoniacale et nitrique. Cela se fait par hydrolyse grâce aux micro-organismes du sol.
Cette transformation, qui entraîne des pertes par volatilisation sous forme d’ammoniac, contribue fortement à l’augmentation des gaz à effet de serre.
Ces pertes sont d’environ 15% lorsque les conditions sont idéales. Mais elles peuvent atteindre 40 % si le temps est mauvais. Cela inclut un vent fort, pas de pluie et des températures élevées. Ces conditions sont nécessaires pour que l’hydrolyse se produise.
Sachant que 50 % du produit épandu est sous forme uréique, partie qui n’est pas retenue dans le sol, elle doit donc être transformée. Il est donc important d’augmenter la dose calculée par le PPF de la parcelle pour compenser les pertes.
Depuis quelques années, il y a des produits inhibiteurs d’uréase. On les ajoute à la solution azotée. Mais ces produits sont chers. Ils ne stoppent pas les pertes par volatilisation.
De plus, la solution azotée affecte le pH des sols. Cela nuit à l’activité biologique et détériore la structure des sols.
Finalement, après avoir fait tous les calculs, la situation est claire. La majoration de dose, l’ajout de produit inhibiteur et les pertes d’efficacité entraînent le rendement de la culture. En moyenne, cela donne -3,3qx/ha et 0,6 à 0,8 points de protéine en moins.
Cela se produit avec une fertilisation en solution azotée par rapport à l’ammonitrate. La différence de prix est donc très réduite. Cependant, les conséquences sur les gaz à effet de serre changent peu.
Écarts de rendement et de taux de protéines observés en blé pour une fertilisation avec de l’urée ou une solution azotée par rapport à de l’ammonitrate. Synthèse d’essais Acolyance, ARVALIS, Chambre d’agriculture du 37, Soufflet et Vivescia conduits de 2012 à 2019.
De plus, la fertilisation avec une solution azotée peut sembler pratique pour le remplissage et l’épandage. Cependant, cela a des conséquences. Cela peut provoquer une usure prématurée des pompes. Il y a aussi un grand risque de corrosion à cause des fuites. Cela peut également affecter la culture avec des risques de brûlure sur le feuillage à cause du vent et du temps sec.
Lors des premiers apports pour redémarrer les cultures, il faut intervenir plus tôt dans la saison. Cela permet à l’étape de nitrification de l’urée dans la solution de se faire, pour que les cultures puissent en profiter.
Malheureusement, lors des premiers apports, les conditions météorologiques ne sont pas toujours bonnes. Cela peut rendre difficile le passage des moteurs, détériorer le sol et les températures sont souvent basses. Cela ralentit fortement l’hydrolyse de la partie uréique en ammoniaque et nitrate. Lorsque les sols sont froids en février, ce processus dure environ 6 semaines. Cela signifie qu’une grande partie de l’azote ne sera pas disponible tout de suite pour les plantes. En conséquence, cela augmente le risque de lessivage de l’urée dans les nappes phréatiques.
Aujourd’hui, Kubota utilise sa technologie GEOSPREAD sur ses épandeurs à engrais DSX-W et DSXL-W . Cela permet d’apporter de l’azote aux cultures. Le système assure une dose parfaite. Il utilise un système de pesée avec 4 capteurs de pesée et un capteur de référence.
Le système d’épandage à 8 pales utilise le GPS pour bien répartir le produit au sol. Cela évite les récupérations. Ainsi, sur la valorisation des produits de qualité. Cela aide à optimiser la production des cultures et à conserver la qualité de la récolte.
Sources :
- Sam Agriculteur Indépendant : https://www.youtube.com/watch?v=LV7l77SI2MY
https://www.youtube.com/watch?v=qW7jOZuKnaE&t=839s
https://www.youtube.com/watch?v=gaHlV8NOgD0&t=3s - Info Azote : https://azote.info/nutrition-et-azote/les-formes-d-azote-dans-le-sol.html
- Arvalis : https://www.arvalis.fr/infos-techniques/fertilisation-azotee-des-cereales-quelle-forme-dazote-choisir-au-regard-de-son